Résoudre ses problèmes par soi-même
Nous sommes obligés de grandir.
Mais quelque part au fond de nous, il y a peut-être encore cette envie de rester enfant, et si on le pouvait, de remonter le temps là où le moindre de nos soucis pouvait être résolu par la toute-puissance externe, papa et maman.

Mais le temps passe, papa et maman vieillissent, nos problèmes se résolvent de moins en moins vite et demandent de plus en plus d’actions individuelles pour les résoudre. C’est très frustrant, de voir nos problèmes s’empiler sans personne pour nous aider à les faire disparaitre.
Cette frustration nous pousse vers 2 possibilités.
- Trouver la solution par moi-même au risque que ce soit difficile.
- Rester dans ma frustration jusqu’à ce que la solution me soit apportée par une toute puissance.
Dans le point 1, je grandis. Cette posture ressemble plus à celle d’un adulte qu’à un petit enfant. Je vais être forcé de développer mes compétences (mentales, physiques, émotionnelles entre autres) afin de changer la réalité qui me pose problème. Je suis ancré sur la résolution de ma problématique au présent, mais je suis tourné vers le futur, pas le passé. Les émotions sont écoutées puis laissent place à l’action.
Dans le point 2, j’attends. Je retourne vers ma petite enfance, et accumule de la frustration de par cette impatience à ne jamais trouver mon sauveur. Les émotions sont tumultueuses. Il sera alors extrêmement tentant d’accuser, de faire porter la responsabilité de ma frustration (interne) sur quelqu’un d’autre. D’utiliser ma peur comme moteur pour trouver un coupable externe quoi qu’il en coûte. Après tout, comme je ne suis qu’un petit enfant affaibli, sans défense et innocent, c’est forcément l’autre le méchant non ?

Cette tentation de désigner un coupable n’apportera qu’une satisfaction temporaire puisque le problème lui, sera toujours là. On essaiera alors de trouver un autre coupable.. Notre réalité se construit autour d’expériences qui nous sont proposées pour nous faire grandir. Nous n’avons pas d’autre choix.
Je ne dépasse pas mon problème en trouvant un coupable à l’extérieur, mais en évoluant intérieurement, en utilisant le problème comme un tremplin pour m’aider à évoluer. La seule sortie possible est vers l’intérieur. Ainsi, je prends conscience de ce que la problématique m’a poussé à faire. La problématique devient force de proposition et je n’ai plus besoin d’une toute puissance extérieure.
De cette façon on peut utiliser ce principe de l’effet miroir pour nous aider à évoluer en conscience, pour nous faire changer de posture face aux propositions (et non plus « problèmes ») du quotidien.
Ce qui nous énerve, ce qui nous plait et par extension ce qui nous arrive dans la vie sont des propositions qui raisonnent avec qui nous sommes. La première tentation du « mais quel con lui ! » passée, on pourra utiliser ce mécanisme au quotidien et en faire une véritable gymnastique. On pourra percevoir des miroirs de plus en plus subtils et symboliques. Ce qui m’énerve chez l’autre est une proposition d’évolution en moi, un miroir qui reflète ce que mon égo ne veut pas faire évoluer. Ce qui me plait chez l’autre est également en moi, et reflète une direction que je peux emprunter en conscience. Alors en fait pourquoi s’énerver ? Nous ne sommes pas si différents ! 😉

Exemple
(noms modifiés pour préserver l’anonymat)
Jean, après des soucis de santé, continue de se faire « cocooner » par sa femme (selon ses mots), au point de perdre petit à petit ses passions et ses envies puisque « tout est géré par sa femme » (repas, maladie, médecins, sorties, courses, etc..). La situation « lui convient ».
Plus tard en discutant, Jean me dit agacé que son petit-fils, qui a eu des soucis de santé à la naissance, est aujourd’hui « trop couvé par ses parents, il ne peut pas faire ses erreurs, ses expériences, sans avoir sa mère qui le cocoone pour tout ».
En prononçant ce mot, Jean prend conscience du miroir que représente la situation , et comment il retrouve dans sa vie, un mécanisme qui l’agace à l’extérieur « le cocooning » (acte de faire un cocon autour de quelqu’un pour le protéger). Pour lui, cela « lui convient » mais bizarrement quand il le voit à l’extérieur, cela l’agace.
On peut se demander si le fait d’être « cocooné » lui convient vraiment intérieurement ?
Il peut prendre conscience du miroir et remercier cet évènement qui auparavant l’agaçait. Pour que la situation change, il devra également agir de façon concrète et arrêter de se faire « cocooner », ce qui impliquera aussi des changements dans la relation de couple.
Exercices
Regardez un film avec votre ami(e). A la fin du film, demandez-vous quelle est la scène que vous avez adoré ? Puis quelle scène vous avez détesté ? Quel est la scène qui vous a le plus marqué ? Quel détail, quelle situation, quel dialogue, quelle expression vous a le plus marqué ? Puis comparez avec votre partenaire. Les réponses sont souvent différentes parce que les miroirs sont différents.
Ce sur quoi notre attention va être le plus attirée correspond à ce qui se passe en nous, et nous allons tomber sur des miroirs qui resonner avec ce qu’il y a en nous.
Essayez ensuite cette même gymnastique dans les problèmes que vous rencontrez au quotidien, essayez de creuser la proposition derrière le problème pour voir vers quoi la vie vous demande d’évoluer. Votre lieu de vie, de travail, est aussi un excellent miroir ! Est-il en mauvais état, sale et bordélique, ou frais, ordonné, vivant ? A vous de regarder et au boulot !